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jeudi 9 février 2012

Summer Twins, s/t




En ce début d’année frileux, le label Burger Records a eu la bonne idée de réchauffer nos miches flétries en publiant le chaleureux disque de Summer Twins. Le quatuor est axé autour des sœurs Brown, Justine et Chelsea, qui, du haut de leur vingtaine toute fraîche, aiment laisser planer leur pop candide au dessus de paysages brumeux de Californie, à Riverside plus précisément. Après un EP, the Good Thing, publié sur leur Bandcamp (et toujours en écoute gratuite), Summer Twins livre ici son premier LP.

Si leur album est empreint d’une touche west-coast reconnaissable immédiatement, les deux sœurettes prennent néanmoins leurs distances avec la sunshine pop béate, préférant jouer sur une palette de couleurs plus variée, des pastels doux de la dream-pop jusqu'au rouge plombé du rock new-yorkais.

Pourtant la tâche n’est pas aisée quand on produit une musique aussi simple et spontanée. Heureusement, les filles savent décliner leur musique innocente à merveille, dans des compos, qui, si elles ne brillent pas par leur maestria, font preuve d’une sincérité à toute épreuve. Une innocence qui rime souvent avec inoffensif, mais dont la caresse duveteuse et réconfortante ne peut être rejetée avec dédain.



Summer Twins "I will love you", live


D’emblée "I don’t care" prouve que Summer Twins peut accoucher de petits singles pop imparables et réjouissants. Le ton est donné, d’autant que dans la foulée "Got Some one to dream about" confirme, dans un registre presque plus garage, non loin des contrées empruntées par les Vivian Girls. La voix de Chelsea se dévoile petit à petit, jusqu’à se sublimer sur la dernière piste, l’ensorcelante et mélancolique "Worryhead". Le groupe se révèle, lui, plus efficace quand les rythmiques s’accélèrent, comme sur "Apple Orchards" ou "Pickin' Daisies", où Justine, derrière ses fûts, décide, à raison, de tenir un peu plus fermement ses baguettes. Si l’on n’atteint pas une alchimie digne des Veronica Falls, on découvre néanmoins un groupe aux ressources multiples. Car comme leurs cousins britanniques, Summer Twins joue juste, et dose parfaitement les éléments pop de ses compositions (pas trop de chœurs, des guitares précises, une production sans fioritures). Plus proche d’eux, géographiquement parlant, on pense également à Little Joy (le groupe de Fabrizio Moretti, batteur des Strokes) dont le premier, et seul, album avait trouvé sa voie dans une pop minimaliste, doucement éclairée par un soleil couchant.

En ne perdant pas de vue l’essentiel, jouer de la pop avec son cœur plutôt qu’avec sa tête, Summer Twins livre un premier album réussit. Simple, fun, touchante, la formule des sœurs Brown fait mouche, gommant les moments plus anodins. Reste une brise calme, aussi fraiche qu'enivrante, au souffle éphémère mais ressurant.
Punching Joe


L'album en écoute :

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