Remis à la mode il y a quelques années par Deerhunter et consorts, le revival indie-pop des 80’s-90’s n’a jamais semblé autant d’actualité. Malheureusement pour les nostalgiques de Sarah Records et du shoegaze, la balance semble plutôt pencher du côté de la quantité que de la qualité. Beaucoup de groupes semblent n’avoir gardé que les postures de leurs aînés. Sympa en apparence donc, mais pas très inspiré musicalement. Heureusement on peut se réjouir de l’existence de labels comme Slumberland (fondé au Etats-Unis, entre autres par Mike Schulman, guitariste de Black Tambourine) et de leur excellent catalogue en matière d’indie-pop contemporaine (à l’exception peut-être de the Pains of Being Pure at Heart qui rentrent plutôt dans la catégorie des groupes citée ci-dessus).
Pour
vous donnez envie de mieux connaître le label on a décidé de lui consacrer une
série de trois articles, chacun voué à une sortie récente : les
magnifiques Veronica Falls, les sensibles Big Troubles et le bambin de
Spectrals. Trois projets qui ont une envie en commun : opérer un retour à
un songwriting pop, simple et catchy.
Première
étape de ce triptyque avec les plus beaux, Veronica Falls. Après quelques
singles fortement réjouissants, les quatre écossais installés à Londres ont
enfin sorti leur premier album, s/t,
en octobre dernier. Une écoute suffit pour être entièrement conquis par ce
joyau de pop instantanée. On est d’abord surpris par l’impression de fraîcheur
que dégage le groupe. Une sensation qui est apportée par un mélange parfait
entre une écriture ciselée, up-tempo, avec des refrains entêtants, et des
ambiances romantiques, voire gothiques, aux relents de crise existentielle
d’adolescent. Si la tonalité globale de l’album rappelle des sonorités
entendues à la fin des eighties (the Pastels, the Vaselines, Heavenly), les
détails prouvent, eux, que les Veronica Falls prennent beaucoup de recul sur la
manière dont ils composent et qu’ils n’hésitent pas à aller chercher un peu
partout leur inspiration. La batterie frénétique et garage de Patrick Doyle par
exemple, qui respecte le précepte Lou Reedien du « Cymbals eat guitars »
tel un maniaque des fûts, ou encore la guitare rythmique galopante (très
indie-rock US) qui ne peut nous empêcher de head-banger joyeusement ("Come on
over"). Sans oublier des harmonies vocales irrésistibles, portées par la teinte
immaculée de la voix de Roxane Clifford et les chœurs omniprésents de James
Hoare, nous ramenant vers la pop sucrée et spontanée des sixties (la so cute "Stephen" ou encore "Misery"). Vous l’avez compris le songwriting est ici un cran
au dessus de la concurrence et ce n’est pas des tubes comme "Found Love in a Graveyard", "Bad Feeling" ou "Beachy Head" qui nous feront dire le contraire.
Veronica
Falls est un groupe précieux qui a la capacité d’allier délicatesse mélodique
et âpreté rythmique comme personne. Dépourvue du moindre artifice (+1000 pour
la production), leur musique n’en dégage pas moins une expressivité puissante,
aussi bien efficace pour placer quelques pas de danse que pour se laisser aller
à rêver éveillé. On attend la suite avec une grande impatience.
je te trouve un peu injuste pour TPOBPAH le premier album était vachement bien, bon sur le second j'avoue qu'ils sont un peu à coté de la plaque par contre...
RépondreSupprimeren revanche à mon tour de faire un +1000 sur Slumberland et ce disque de Veronica Falls d'ailleurs on devrait aussi le chroniquer sous peu
pour ma part j'ai aussi beaucoup aimé la prod "sans chichi" dessus et le soin apporté à l'enregistrement des voix (les arrangements vocaux sont un des points forts du disques: les voix sont superbes et très bien agencées)
j'attends de voir maintenant ton avis sur le Big Troubles (que j'aime beaucoup!) et le Spectrals (qui me botte un peu moins, je le trouve un poil décevant par rapport aux singles et eps, et un poil linéaire)
sinon toujours chez Slumberland et paru en 2011:
- Gold Bears (de l'indie-pop "seconde division" mais quelques morceaux vraiment chouettes, un bon petit disque)
- Crystal Stilts (plutôt cool)
- Girls Names (vachement bien!)
- Brown Recluse (gentil, mais un poil décevant par rapport à l'ep, enfin c'est chouette quand même)
Slumberland est un de mes labels préférés, un peu dans le même genre il y a Captured Tracks, mais j'ai une petite préférence pour les vétérans qui me semblent privilégier la qualité par rapport à la quantité (CT: plus de 100 référence en moins de trois ans!)
Déjà, merci pour ton commentaire!
RépondreSupprimerConcernant TPOBPAH, c'est vrai que j'suis peut-être un peu méchant-dans le genre poseurs il y a largement pire-mais il manque vraiment un truc pour m'accrocher.
J'aime beaucoup le Big Troubles aussi, ils ont un charme désuet assez irrésistible.
Sinon, dans les compos, j'le trouve pas linéaire le Spectrals...par contre la prod est vraiment bof et plombe certaines chansons.
Merci pour les conseils dans le catalogue Slumberland ;) j'ai déjà le Girls Names en attente depuis que j'ai lu ta chronique.
Et enfin, ça me rassure que tu dises ça de Captured Tracks, parce que même si j'aime beaucoup, j'ai du mal à suivre le rythme !
Très bonne chronique. Et de fait, chez Slumberland et CT, il y a bcp de bonnes choses à se mettre sous la dent. Je ne connais pas encore Girls Names mais je sens que ça ne va pas durer... Ma chronique de VF est par ici : http://www.goldsoundz.be/albums/veronica-falls-veronica-falls/
RépondreSupprimerMerci pour ton commentaire. De mon côté j'ai prévu de bientôt écouter le disque de Twerps et ta chronique a confirmé mon envie ;)
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