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mercredi 1 février 2012

Total Control, Henge Beat




Après avoir évoqué le cas Eddy Current Suppression Ring dans la dernière chronique, on a décidé de prolonger notre séjour en Australie et de s’intéresser aux Total Control, dont le premier album Henge Beat est sorti à l’automne dernier chez Iron Lung. Super-groupe dont les membres sont issus de UV Race (In the Red) et Eddy Current Suppression Ring (forcément), Total Control livre un album schizophrène, mêlant urgence punk et new-wave mélancolique. A la fois perturbant et fascinant.


Entre la brutale immédiateté du punk originel et les langoureuses pulsions de mort de la new wave, Total Control a décidé de ne pas choisir. Leur Henge Beat crée des ponts improbables entre ces deux périodes, qui, si elles sont issues de la même dynamique, diffèrent souvent radicalement sur la forme. Ainsi, au premier abord, cet album parait bordélique. Evidemment, on se prosterne devant la fabuleuse rage destructrice de "Retiree" ou "Stonehenge", mais on reste par ailleurs sceptiques quant à leur place aux côtés de "Love Performance", directement échappée du tombeau de Ian Curtis, ou de "Meds II", obsédant et lent délire noise. 



Un sauna en Australie, really guys ?



Quelques écoutes plus tard, il faut avouer que cette schizophrénie fait mouche. Tout simplement parce que Henge Beat propose un niveau d’écriture très élevé. Que ce soit dans ses moments plus abstraits (l’excellente "See More Glass" qu’on aurait pu retrouver sur le Drum's not dead des Liars) ou dans ces compositions plus "classiques". On pense notamment à la transcendante "Carpet Rash", chanson pivot de l’album et incroyable leçon de post-punk aux résonnances kraut. Des compositions qui s’appuient notamment sur une section rythmique à la puissance imperturbable et un chant pesant, qui appelle à la baston. Il y a aussi ce sens du break tout à fait génial, toujours amené au bon moment, et qui permet à chaque chanson de trouver un second souffle ("One More Tonight"). La présence de Mikey Young n’y est sans doute pas pour rien, puisque on retrouve ce même talent chez Eddy Current Suppression Ring. 


Avec Henge Beat, Total Control prouve qu’il n’est pas un énième super-groupe inutile. Cet album, perturbant, inquiétant, montre au contraire que ces gars ont un tas de trucs à dire. On attend leur prochain délire avec impatience, en espérant qu’ils arrêtent de se servir de Paint pour faire leurs futures pochettes.
Punching Joe



  One More Tonight by Total Control




"Retiree", live


A noter : Tout de suite après Henge Beat, Total Control a enchaîné une autre sortie, un  split-album de 8 titres avec le crew de John Dwyer, Thee Oh Sees

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