barre onglet

lundi 5 décembre 2011

Cosmonauts, New Psychic Denim, EP

Acouphènes

Originaires d’Orange County, au sud de Los Angeles, les jeunes Cosmonauts débarquent en 2010 avec un premier LP, Cosmonauts, publié chez BurgerRecords. On connait bien le label pour son excellent catalogue en matière de garage mais aussi, et surtout, pour sa particularité de ne produire quasiment que des cassettes. Aussi cool soit-il, ce format reste quand même, avouons-le, un truc de geek. Alors quand, en plus, ce premier LP n’est édité qu’à 250 exemplaires, là on est carrément dans l’élitisme (c’est d’ailleurs ce qu’explique bien cette chronique de PlanetGong).

Rebelote en mars dernier avec l’EP New Psychic Denim. Mais cette fois le groupe a quand même la bonne idée de poster le disque sur son bandcamp, où on peut donc l’écouter et aussi le télécharger. Huit chansons d’une qualité affolante qui en font l’un des meilleurs albums de garage/psyché de 2011.


Le son des Cosmonauts est la rencontre explosive entre le rock répétitif des Spacemen 3, le psychédélisme old-school des 13th Floor Elevators et les garage-uppercut de Thee Oh Sees. Dès le premier titre, "Psychic Denim", on comprend que les californiens sont du genre à jouer à bloc, « in the red » quoi. Avec ses guitares assourdissantes et sa rythmique éléphantesque la chanson se positionne dans le peloton de tête des garage-songs les plus brutales de cette année, non loin de "Blood on the wall" de Blasted Canyons. Un son abrasif donc, que le groupe se défend d’obtenir depuis des pédales d’effets. Comme on l’apprend dans cette interview, ce qu’ils aiment c’est pousser leurs amplis à fond : « les Kinks n’obtenaient pas leur son avec des pédales, ils foutaient juste leurs amplis en l’air ! C’est plus cool comme ça ». Difficile de reprendre son souffle dans ces conditions, avec des pistes toutes plus asphyxiantes. Prenez "Dreamboat", avec son riff sixties d’abord docile mais dont la répétition maniaque finit par nous anéantir. Ou encore "Please Don’t Make Me Blue" où le chant, même hurlant, peine à se faire une place tant les saillies soniques sont extrêmes. Ils se permettent même une incroyable reprise de "Little Honda" des Beach Boys, une chanson déjà sérieusement violentée par Yo La Tengo il y a 14 ans.

Expérience sonore radicale, New Psychic Denim est le genre de disque dont l’écoute devient vite obsessionnelle. Les Cosmonauts retranscrivent leur fougue adolescente sur des chansons insouciantes et imparables. Une vraie leçon de rock’n’roll !
Punching Joe



Petit concert qui s'ouvre sur "Psychic Denim"

11 commentaires:

  1. je ne pense pas que Burger soit un label élitiste, au contraire c'est un label assez ouvert et cool, proche de son public (ils ont récemment demandé aux gens de faire des photos de leurs cassettes et les ont publié sur leur page, Sean dessine des petits morses sur les paquets postaux etc.)

    le fait est qu'aujourd'hui vendre 300 copies c'est pas si facile que ça, j'en sais quelque chose c'est mon objectif avec le premier 45 que j'ai sorti, et pour le moment j'en suis assez loin

    même de gros labels je pense ne font pas forcément des ventes fulgurantes, certains disques d'Hozac pressés à moins de 1000 copies ne sont toujours pas sold-out par exemple

    le fait est que si aujourd'hui la musique est partout ça ne veut pas dire que les gens achètent plus de disques et bon pour en fabriquer plus il faut pouvoir les vendre à un moment ou un autre

    le soucis c'est qu'effectivement on va tomber très vite dans une démarche élitiste, j'ai des potes qui prévoient de sortir des 45 tours à une centaine de copies et les vendre donc un prix largement supérieur à 5€ (une dizaine d'euros) on casse le caractère démocratique du support au profit d'une démarche différente, celle justement de l'objet rare et malheureusement le marché du disque pousse vers ça en ce moment
    les petits pressages se multiplient et aujourd'hui vendre 1000 vinyles c'est un chiffre énorme, 500 est déjà un pressage important beaucoup de gens partent sur des 300

    enfin bref, concernant les cassettes c'est amusant et ça coute pas cher à faire (moins qu'un vinyle en tout cas), pour moi c'est toujours mieux que des mp3!

    RépondreSupprimer
  2. et sinon Burger a à mon avis une double approche

    d'un coté ils sont les "leaders" sur les éditions en cassettes de groupes garage et cie, et de l'autre ils ont une politique de label plus orienté "pop" (voir powerpop) sur leurs sorties dans les formats vinyles qui ne sont pas si négligeables que ça (Audacity, Apache, Dwight Twilley, Pizazz, Fever B, Jaill, Resonars etc.)

    RépondreSupprimer
  3. Certes les cassettes c’est amusant et c’est vrai que c’est moins cher à produire mais disons que ce n’est pas un support « évident » pour la plupart des gens... Et ce qui était un peu « élitiste » pour le coup c’est que les morceaux n’étaient disponibles QUE par le biais de ces 250 cassettes (une seule piste disponible sur le myspace)…Le mp3 a sans doute bien des défauts mais ça reste un moyen de diffusion facile et potentiellement étendue avec des sites comme bandcamp…

    Hanemone

    RépondreSupprimer
  4. ils ont mis une partie non négligeable du catalogue sur bandcamp!

    et je trouve pas la démarche de burger élitiste, elle est en tout cas cohérente par rapport à la musique qu'ils sortent

    et les meilleurs ventes / meilleurs groupes ont des pressages vinyles en général

    la cassette sert souvent de test vers une sortie sur support vinyle ou alors pour sortir des eps et des formats intermédiaires

    et concernant les 250 exemplaires: burger fait assez régulièrement des repress donc on finit toujours par avoir le disque!

    après je ne dirai pas que je suis fan de cette mode de faire des cassettes mais une cassette c'est mieux que du stream sur spotify ou deezer (je n'inclus pas bandcamp ou soundcloud dedans qui sont d'excellents sites)

    qui plus est, acheter une baladeur k7 d'occasion ça coute moins cher qu'un baladeur mp3
    et une cassette coute moins cher que les mp3 (on parle de 6-7€ pour un album en cassette) alors je vois pas en quoi on peut parler d'élitisme
    OK c'est pas le format le plus répandu mais c'est un format facile à produire, pas cher et pour lequel on trouve facilement du matériel d'occasion pas cher... alors oui je sais pas si la mode durera (contrairement au vinyle pour lequel c'est durable) mais c'est pas forcément un mal d'avoir un support qui permette de sortir des petites quantités pour pas cher

    RépondreSupprimer
  5. Oula loin de moi l’idée de dire que Burger est en règle générale un label élitiste ! Je sais bien que ce n’est pas leur unique façon de fonctionner…Je parlais juste de cette sortie là des Cosmonauts qui était sur le coup difficile à se procurer….Personnellement j’adore le charme que peut avoir les cassettes et j’ai le matériel qu’il faut pour les écouter. Je dis juste qu’en dépit de tous ses avantages, je ne sais pas (peut-être que oui) si les gens dans leur majorité sont prêts à y revenir. Bien sûr que ce n’est pas un mal comme support, on est d’accord ! Après je trouve qu’elle gagne à être couplée à une accessibilité de certains morceaux sur le net, ce que fait Burger car comme tu dis ils balancent une bonne partie du catalogue sur bandcamp, mais ce n’était juste pas le cas avec ce premier LP là.
    Le terme « élitisme » était sans doute un peu fort ici mais n’était pas du tout à appliquer à l’ensemble du travail de Burger. Même si, qu’on le veuille ou non, étant donné la difficulté à se propager et parfois à vendre comme tu l’expliques avec ton propre cas, on peut assimiler ça à une forme d’élitisme puisqu’on ne favorise pas la diffusion pour la plus grande masse. Certes parce qu’on n’a pas le choix donc mais aussi parce que c’est la philosophie du label indé qui tient à son petit côté alternatif (quoi de plus alternatif que 250 cassettes audio) donc après évidemment on peut dire que c’est plutôt cohérent avec la musique produite oui. Moi ça ne pose pas de problème particulier, je n’approuve rien et je ne reproche rien, ce sont juste les faits, c’est comme ça que fonctionne par définition la branche indé de la musique. Et je m’en fou tant qu’on me donne les moyens d’écouter cette musique puisqu’il se trouve que c’est la musique que j’aime.

    Hanemone

    RépondreSupprimer
  6. c'est des questions complexes

    habitant la région parisienne j'ai accès à d'excellents disquaires dans Paris qui me permettent de trouver une partie non négligeable du catalogue de Burger et nombreux autres indé (Slumberland et CT en tête) maintenant je comprends que ce soit chiant quand on a pas ce genre d'épiceries fines pas très loin de chez soit

    heureusement il reste internet qui permet d'avoir accès à plein de trucs et notamment les sites de ventes des labels, si on continue sur celui de Burger, il est bien fait et ça revient pas très cher de commander chez eux , je l'ai déjà fait trois quatre fois
    mais bon c'est vrai je dois le reconnaître qu'il faut parfois être au taquet, par exemple le live de bare wires / cum stains est partie à une vitesse hallucinante

    en tout cas au delà de la philosophie "indé" je pense que les labels indés ont tout intérêt à éviter les "grandes surfaces culturelles" et cie car elles ne mettent pas du tout en avant ces disques là et pratiquent une politique de tarifs pas forcément adapté à la situation des indés
    les boutiques indépendantes sont plus à la taille des labels indés et permettent des relations plus souples sans compter qu'elles vont plus pousser les disques

    alors oui on se prive d'une partie du public en passant par les indés, mais il vaut mieux une petite boutique qui vende une quinzaine de disques en le mettant en présentoir plutôt qu'un gros endroit qui en vende une par hasard et dans lequel les deux autres exemplaires traineront dans les bacs s'abîmant à force d'être manipulés

    mais bon il est vrai que c'est un peu la chasse au trésor, mais je trouve que ça fait aussi parti du plaisir même si c'est parfois très agaçant

    RépondreSupprimer
  7. Je suis bien d’accord, c’est tout à fait dans leur intérêt de travailler avec un réseau indé qui s’intéresse vraiment à ce qu’ils font et qui est prêt à les défendre (c’est d’ailleurs pareil pour les petits éditeurs et les libraires indépendants). Je pense aussi qu’internet est une sacrée aubaine pour ces petits labels et permet de compenser l’injustice Paris/Région dont tu parles, même si évidemment il y a aussi à certains endroits des disquaires top et actifs (big up Spliff Clermont). Mais je n’ai plus ce problème maintenant que j’ai moi aussi accès aux « épiceries fines » dont Paris dispose.

    Après comme tu dis parfois il faut être au taquet et extra motivé mais je ne suis pas vraiment collectionneuse ni en perpétuelle recherche comme d’autres passionnés (dont tu sembles faire partie) donc bon mes nerfs sont préservés :)

    Hanemone

    RépondreSupprimer
  8. si tu es à Paris, je t'invite à aller à Pop Culture, je ne sais pas si tu connais mais c'est rue keller pas loin de Born Bad et ce disquaire a toujours un choix aiguisé, c'est chez lui qu'on trouve le plus facilement par exemple les disques slumberland ou captured tracks

    bon au delà de ça, on peut considérer que je suis un "extra motivé" si on se base sur ce que je dépense (trop) et la fréquence des visites chez mes bonnes adresses mais sinon je suis pas le genre de mec à payer les disques à des prix délirants donc faut voir si je suis juste "assez atteint ou "très" :)

    RépondreSupprimer
  9. Oui oui je vois ! C’est sûr que la rue keller semble un bon coin pour fouiner du disque (entre Pop Culture et Born Bad) surtout pour les types « assez atteints » comme toi :)

    Hanemone

    RépondreSupprimer
  10. pour tous les amateurs de In The Red, Captured Tracks, Slumberland, Burger, etc. c'est le meilleur endroit à Paris (:

    en passant je sais de source sûre qu'un disque des Triptides devrait faire son apparition dans les bacs de la rue keller en fin de semaine
    et comme vous l'avez chroniqué ici même je suppose que cette info peut vous intéresser :)

    RépondreSupprimer
  11. je note ;) merci
    mon acolyte l'attendait !

    Hanemone

    RépondreSupprimer