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lundi 6 juin 2011

The Growlers, Are you in or out ?


                        
A San Francisco il y a les garageux saturés (Ty Segall, Thee oh Sees), à LA les rockers désabusés (Ariel Pink, Dum Dum Girls) et si l’on descend encore un peu,  du côté  d’Orange County (Costa Mesa pour être précis), on trouve  Los Growlers, une belle bande de branleurs célestes qui font du skate avec un look de hippies modernes. Ils appartiennent à cette catégorie de gars insupportables, qui donnent l’impression que vivre à la plage une bière à la main est un métier comme un autre…enfoirés ! Si seulement ils n’avaient pas ce mojo musical capable de transformer de vulgaires popeux de vaguelettes en petits génies insolents du song writing. Ouais, leur truc à eux c’est de composer des ritournelles vaudous obsédantes au même rythme que Charlie Sheen s’envoie des mojitos/méthadone.


Le son des Growlers c’est un mélange entre la pop- psyché californienne des sixities, comme on retrouve chez leurs ainés du West Coast Pop Art Experimental Band, et une sorte de surf-blues mélancolique et lancinant. On leur a ainsi prêté le genre beach goth …ouaismais, imaginez un grand blond avec du mascara qui fait du surf en rangers…je dirai que ça fait plutôt penser à ça le beach goth ! L’influence de la musique hispanique est également très présente, à grands renforts de bongo et de guitares qui titillent les épaules. A tel point qu’en les écoutant on s’imagine déjà parti pour le Mexique, à grimper le Popocatépetl, une bouteille de mezcal dans la poche, pour finir par danser autour d’un feu avec un vautour.
18 pistes pour ce premier album qui est en fait une sorte de compilation de diverses démos réenregistrée pour l’occasion (ces démos sont regroupées sous le nom Couples et l’on peut en écouter une bonne partie en streaming sur leur site). 18 chansons où ils développent un son tout en nonchalance avec des riffs crépusculaires (« Wandering eyes »), des rythmiques d’outre-tombe (« A man with no god ») et des chœurs chamaniques (« Something someone Jr »). Mais l’atout principal du groupe reste Brooks Nielsen, le chanteur, qui avec sa voix cassée de fin d’angine porte la plupart des compos. Ce gars est clairement un esthète de la mélodie vocale.  Prenez par exemple « Old cold river » ou « Empty bones » aux superbes paroles très goth (“oh fill my empty bones-for I was a heavy stone-fill my fill my hollow bones-hear my lonesome moans”) où il fait étalage de tout son talent.  Le tour de force des Growlers c’est de tenir 18 chansons sans ennuyer, sans se répéter. Et sortir un joyau de surf-pop comme « Acid rain » sur une fin de disque, c’est quand même la classe absolue.
Un disque qui invite à la paresse, à la contemplation, qui fait fantasmer et nous fait voir des paysages où se rejoignent les ombres mystiques d’un Dead Man et l’ivresse psychédélique d’un Under the volcano.

"Someone Something Junior"



"Acid Rain" live

Punching Joe

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