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mercredi 12 septembre 2012

The Fresh & Onlys, Long Slow Dance



Si l’on excepte quelques 45 tours publiés à droite à gauche, la dernière sortie marquante des Fresh & Onlys remonte à plus d’un an, avec l’EP Secret Walls. Un disque classe, où le son du groupe continuait de s’éclaircir. L’attente d’un nouvel album a été heureusement facilitée par les productions de Tim Cohen, qui s’est lâché avec Magic Trick ( puis ici), mais aussi par un effort sympathique de Wymond Miles sur Sacred Bones. Et concernant Long Slow Dance, on a même eu droit a un petit teaser sur le blog du crew de San Francisco, où la bande se vantait d’enregistrer sur un 16 pistes, et où on pouvait les voir entourés d’une forêt d’instruments en tous genres. Des indices qui mettaient l’eau à la bouche et qui laissaient présager un disque fou.

"20 days & 20 nights"

Pourtant c’est tout le contraire, Long Slow Dance est de loin l’album le plus posé des Fresh & Onlys. Fini le garage-pop rêche ou le psychédélisme lo-fi, ici les paysages explorés sont assez nouveaux, parcourus par des alizées à la fraicheur eighties qui nous prennent d’abord de court, avant de finalement nous embarquer. En effet, quoi de plus surprenant que d’attaquer sur un "20 days & 20 nights" à la vibe Smith-ienne, où guitare éthérée et piano sont de sortie. Dans la foulée le single "Yes or No" ramène en terrain connu avec sa rythmique marquée transpercée par la guitare stellaire de Wymond Miles. Une parenthèse finalement brève puisque le groupe enfonce le clou sur "Long Slow Dance" et "Presence of Mind", quittant le monde de la  pesanteur pour faire voguer ses sublimes mélodies dans le ciel d’une nuit étoilée. Plus limpide que jamais, l’écriture de Tim Cohen s’aère et touche par sa simplicité. Une musicalité aberrante qui permet d’oser tout un tas d’arrangements, à la fois minutieux et captivants. Xylophone, trompettes (sur la magnifique "Executionner’s song"), synthés volages, ou encore chœurs discrets, Long Slow Dance regorge de petits détails qu’on s’approprie au fil des écoutes.
Le clip de "Presence of Mind"

Car malgré sa production claire, le disque n’est jamais lisse ou froid. Evidemment la voix gorgée de mélancolie de Cohen n’est pas étrangère à la beauté qui transparait dans chaque compo, mais plus que ça, c’est son ambigüité émotionnelle constante qui rend ce Long Slow Dance si fascinant. A l’image de la troublante "Dream Girls" ou encore de l’exutoire "Foolish Person".

La scène garage de San Francisco est décidément pleine de ressources. Quelques mois plus tôt Ty Segall allait piocher dans le heavy 70s, c’est cette fois au tour des Fresh & Onlys de faire définitivement fi des codes étouffants du garage pour sortir un album aux sonorités d’une finesse très eighties, à l’image des couleurs pastel de sa pochette. Long Slow Dance est une pièce d’orfèvre, à la fois évidente et complexe, qui met en avant un groupe toujours aussi ambitieux et habité.
Punching Joe

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