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lundi 17 octobre 2011

Magic Trick, the Glad Birth of Love

Sur orbite

Vous le savez sûrement, ici on est plutôt des fadas de Tim Cohen, en solo comme avec les Fresh & Onlys. Ce n’est pas pour autant qu’on ne l’attend pas au tournant. Mais jusqu’ici le californien n’a fait, à nos yeux, aucun faux pas.
Fin août a débarqué son quatrième effort, The Glad Birth of Love, chez Empty Cellar Records, enregistré avec un nouveau groupe baptisé Magic Trick. On découvre étonné que la galette contient seulement quatre titres, d’une durée de 7 à 13 minutes. C’est quoi le truc, on va avoir droit à du rock-prog ? Timmy a viré mégalo ? Ou pire, il s’agit peut-être d’un concept album sur le thème de la baleine (cf la pochette) ! Bref, les spéculations vont bon train et on commence à douter. Des dizaines d’écoutes plus tard, il faut se rendre à l’évidence, the Glad Birth of Love est simplement un album magnifique.
"Let me go back into my head, where was the last place that I slept? Brambles and thorns are made my bed. Under this tree I can’t forget, my cherished one"
Après le rappeur, le garageux, le folkeux à fleur de peau, Tim Cohen revêt ici le costume de chef d’orchestre. Car oui, c’est bien les talents d’un chef d’orchestre qu’il faut pour développer de pareilles chansons, véritables montagnes russes entre folk débridée, pop atmosphérique et sonorités seventies. Prenez "Cherished One", la première piste, un vrai modèle en matière de chanson à tiroirs avec ses digressions multiples. Mais attention, pas de quoi perdre l’auditeur, puisque l’écriture fluide et aérée sublime le tout. "Daylight moon", ensuite, est l’ultime preuve de la capacité de Cohen à faire une bonne chanson avec n’importe quoi. Après un début épuré, le titre part dans un délire seventies, bien aidé par la flûte de John Dwyer et la guitare stellaire de Steve Peacock. « Epic ! » diraient les ricains, mais « perfect » conviendrait tout aussi bien. Dans la foulée, l’étrange "Clyde", sorte de conte glauque mit en musique, s’étire sur plus de dix minutes. Hautbois, violoncelle et chœurs (les fameuses « angel voices » de Noelle Cahill et Alicia Vanden Hauvel) viennent caresser nos oreilles en évitant toute grandiloquence, préférant appuyer des mélodies merveilleuses qui s’enchevêtrent et nous saisissent. "Hight Heat" clôt le disque en renforçant d’avantage l’aspect féérique entrevu avec "Clyde". A la fin du morceau, tout ce beau monde se met à siffloter, nous avec.
Chacun semble pouvoir trouver son compte dans The Glad Birth of Love, car malgré une élaboration sophistiquée, il y a l’évidence des mélodies. L’album, aux ambiances luxuriantes et très imagées, fait preuve d’une musicalité hors du commun. Si on pense au free-folk d’un Bonnie Prince Billy (genre que je viens d’inventer pour qualifier les envolées de l’américain) ou à la pureté pop des Kingsbury Manx, c’est peut-être aux sons oniriques de Robert Wyatt qu’on assimilera plus volontiers sa démarche. Bref, une fois de plus, Tim a su nous séduire et à moins qu’il ne se mette à faire des duos avec Cocoon (cf la baleine) le charme n’est pas prêt d’être rompu.
Punching Joe

The Glad Birth of Love, Empty Cellar Records, 2011.
Magic Trick se compose de Tim Cohen, Noelle Cahill, Alicia Vanden Hauvel et James Kim. Le très bel artwork est signé par Kevin E. Taylor.

2 commentaires:

  1. Tim Cohen est un tel génie qu'il est capable de sortir un super truc même en duo avec Cocoon :-) Enfin prions pour que ça n'arrive jamais néanmoins...
    et très bon blog au passage !

    Frank

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