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mercredi 4 juillet 2012

Interview : Volage, MADDIE EP


Volage c'est un peu mon obsession du moment. D’abord écouté d’une oreille distraite, leur tout premier EP, MADDIE, passe désormais en boucle dans mon casque, bien aidé par le morceau "Many Hopes", un petit bijou de garage-pop éclatant. Des garageux du genre la tête dans le guidon qui cachent pourtant un groupe à l’esthétique sonore très travaillée. Ici, on ne se repose pas que sur des distorsions disproportionnées ou des amplis qui dégueulent : leur son, certes crado dans la moelle, regorge aussi d’éléments pop, punk et s’appuie sur des chansons limpides, pour ne pas dire imparables. "Not Enuff" et son riff marteau-piqueur par exemple, ou encore la Ty Segallienne "I’m a fool", une belle démonstration de puissance et de changements de tempo. Du coup j’ai voulu en savoir plus et j’ai interrogé Paul Rannaud, compositeur, chanteur, ingé son…bref, l’homme à tout faire de Volage.


       
          Alors, Volage c’est quoi exactement ?
C’est un projet que  j'avais en tête et dans lequel j'ai motivé des potes. On est quatre: Thibaut (batterie), Simon (Guitare), Paul V(basse/guitare) et moi-même (chant/guitare/basse). On est entre Paris, Tours et Le Blanc, dans la région Centre. D’ailleurs là bas on a un garage qu’on squatte pour répéter et enregistrer. J'ai enregistré l'EP l'été dernier. J'ai joué toutes les parties car se sont pour la plupart mes compos et Thibaut a joué ses parties de batterie, sauf sur "Many Hopes" qui était une idée de Simon et qu'on a écrite à deux.

Dans la composition, j'apporte souvent une nouvelle idée de morceau, genre à 70%. Puis on teste ces démos en répètes et ça prend forme ensemble. Parfois, comme pour "Not Enuff" ça se fait sur l’instant : un riff, quelques phrases et on sait déjà qu'on va la garder. On privilégie toujours l'émotion, le riff. Parfois la même suite d'accords n'a rien à voir selon le tempo et la manière de la jouer. On peut s'inspirer de pleins de choses, tant que ça nous touche . Si t'as une vision claire d'une chanson, même si l'idée est folle, l'important c'est d'y croire et de faire passer l'émotion. On cherche un truc qui fonctionne sinon on ne garde pas. On ne se définie pas comme un groupe de punk ou de rock, on s'en fout en fait. On essaie juste de ne pas trop lécher le son, garder le truc un peu sauvage. On a des influences pop, c’est clair, mais aussi un coté vraiment plus crado, parfois lo-fi. On cherche la puissance, l'adrénaline, quelque soit le type de morceau. Après au niveau des influences je pourrais dire plein de chose, mais disons que ça va de Coachwhips (ancien groupe de John Dwyer, Thee Oh Sees) à DJ Screw.


          Vous venez de sortir votre premier EP sur cassette. Pourquoi ce choix ? Que représente pour vous ce support ?

La cassette c’était vraiment ce qu'on voulait. Le CD, pas question, c’est un support chiant et on n’avait pas de thunes pour un vinyle. La cassette c'est le support analogique le plus cool qu'on ait trouvé. Le son est vraiment sympa, même sur cette petite taille de bande. Pour nous c'était un bon moyen de commencer, en gérant vraiment l'ensemble, sans intermédiaire. Et ça permettait en plus de travailler un peu le packaging sans trop de frais. Il y a l’idée du bel objet. Un vinyle c’est un super objet, c’est un vrai choix dans un shop. La cassette c'est pareil, c’est ludique et puis c’est souvent des petits tirages, donc assez rares. Nous, on voulait être content du tout. On à fait des covers hyper débiles mais ca aurait pu être vachement plus sobre, la prochaine le sera, on l’a déjà.
C’est aussi le premier support qu'on ait connu enfants.  On continue même à enregistrer sur des 4 pistes. Ce n’est pas le cas pour MADDIE, mais c’est possible que certains prochains morceaux soient enregistrés et sortis sur cassette.

          Vous avez réalisé MADDIE de A à Z, pourquoi ?
Pour un premier projet, il fallait que ce soit vraiment notre reflet. Je ne voulais pas déléguer quoi que ce soit.  Surtout pour l'enregistrement, le mix et le mastering, je voulais tout contrôler. Ca demande beaucoup de temps car tu as vite fait de faire des erreurs entre les différentes étapes. Mais l'oreille s'habitue. Il fallait que ça soit notre truc, dans sa globalité, des mix au passage sur bande. En plus j’adore l'enregistrement, c'était naturel de le faire nous même. Ce sera pareil pour les prochains, ils seront beaucoup plus énervés mais plus pop encore pour certains.

          Le garage a le vent en poupe depuis quelques années, comment êtes-vous tombés dedans ?
En fait on a tous toujours fait de la zik, depuis gamins, et chacun pleins de trucs différents. Avec Volage je voulais vraiment faire quelque chose de sale et bruyant, c'est comme ça qu'on a commencé avec Simon. Ensuite Paul V. et Thibaut sont venu jouer avec nous quelques fois, ça a très vite marché et on était tous d'accord en termes d'esthétique sonore. L'intention de base c’était de ne pas faire un truc trop léché, mais ensuite, le son tel qu’il s’est développé, c'est venu tout seul, ce n’était pas réellement une démarche consciente.

          Y-a-t-il des groupes français dont vous vous sentez proches actuellement?
Ouais, il y a une super scène garage en France. On a organisé un concert avec J.C Satàn sur Poitiers, parce qu'on adore ce qu'ils font, même si nos sons sont différents. Pareil pour les Strange Hands (+ une interview), on a l'impression de marcher sur leurs traces.




          Quelles sont les meilleures conditions pour écouter Volage ?
Très fort sur le poste cassette de ton van, pendant un road trip direction nulle part, avec tes potes qui s'envoient de la codéine à l'arrière avec leurs meilleures copines. Sinon en live bien sûr !

          D’où vient votre nom d’ailleurs ?
En fait on ne voulait pas forcément un nom à consonance anglaise. Volage c’est différent, ça évoque pleins de possibilités, ce qu'on ne se refuse pas quand on écrit nos sons. Les seuls autres noms qu'on avait c'était les Khadafistfucking et Simon voulait absolument qu'on choisisse "Les petits pédestres". On l'en a empêché.

        Vous semblez taillés pour le live, comment vous appréhendez cet exercice?
Le live c'est vraiment un super moment. On essaye de tout donner, déjà pour être à la hauteur et que le morceau soit ce qu'il devait être, et aussi, tout simplement, pour prendre le plus de plaisir. Ça triche pas un live, donc faut donner de soi. Je recherche vachement le moment ou tu arrêtes de penser, de calculer ce que tu fais, c’est là où les choses se créent. Ça demande beaucoup de répétitions, ce qu'on a du mal faire car on est toujours à droite à gauche les uns les autres.

         Quelle est votre actualité dans les mois à venir ?
On va enregistrer en août et je vais essayer de mixer entre 5 et 10 titres, selon le temps. Du coup on devrait sortir une nouvelle cassette courant octobre ou novembre. Sinon on aimerait bien sortir un 45 tours, genre 4 titres ce serait cool, si un label veut bien nous le sortir ! On a plusieurs projets de vidéos aussi, dont un petit clip avec le prochain projet. Sinon, on prévoit de tous aller vivre dans les garages à coté du notre et d'y vivre comme des néo-hippies, avec notre studio à coté, le canapé en cuir de chez Emmaüs et le piano blanc à touche rouge.


A venir : Tournée française en octobre / novembre 2012 (dates à venir) + nouvelle cassette en novembre
Suivre Volage sur Facebook et Bandcamp (téléchargement gratuit + achat de la cassette)
Aussi sur le web : Volage dans Styrofoam Drone



La playlist de Paul -> ses 5 obsessions du moment :

-"She took a long cold look"- Madcap Laughs - Syd Barett
-"Slaughterhouse" - Slaughterhouse - Ty Segall Band
-Tout Family Perfume VOL1/2  - White Fence
-"Freak When I'm Dead"- Was DeadKing Tuff
-"Paranoid" - J.C Satan (Black Sabbath cover)

Punching Joe

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