Si la plupart des groupes ricains qu’on adore en ce moment nous alimentent en sorties très régulièrement (Tim Cohen, Ty Segall, Thee Oh Sees, etc.), the Growlers, eux, sont plus paresseux. L’excellent EP Hot Tropics, date déjà de 2010, et en 2011 ils n’ont sorti qu’un seul single, néanmoins très bon, Gay Thoughts.
Une frustration d’autant plus intense quand on sait que le groupe a enregistré son nouveau disque à l’automne dernier mais que la date de sortie est toujours inconnue. L’histoire promettait pourtant d’être belle : conviés à Nashville par un fan un peu particulier en la personne de Dan Auerbach des Black Keys, les Growlers avaient une sacrée opportunité pour pondre une pépite dont ils ont le secret. Et si l’enregistrement avec Auerbach s’est bien passé selon leurs dires, c’est l’étape de la postproduction qui a posé problème. Terrés dans leur hangar pourri de Costa Mesa, les Growlers font tout eux même depuis près de six ans, alors quand on essaye de les brider et de les faire entrer dans le moule, ces esthètes de la glande s’énervent ; plutôt crever que de renoncer à leur manière de fonctionner, comme le confesse Brooks Nielsen (chant) au LA Weekly : « On a toujours eu une quantité folle de chansons, on en enregistre tout le temps chez nous. Alors ça nous fait chier quand on nous dit qu’on ne devrait en mettre que 13 sur celui-là. Comme si j’en avais quelque chose à foutre que les gens s’emmerdent avec mes 20 morceaux. »
Heureusement il y a quelques jours l’espoir renait. Nielsen avoue dans une nouvelle interview que les choses avancent plutôt bien, qu’il a a priori mis du tabac dans son oinj et que le disque, composé de 15 chansons, parait-il plus joyeuses, pourrait sortir à l’automne. Dans la foulée de cette annonce, à prendre quand même avec des pincettes, le groupe a même sorti un 45 tours à l’occasion de leur tournée US.
Si les deux pistes ne sont pas mémorables pour du Growlers, le plaisir de les retrouver prédomine sur la qualité intrinsèque des chansons. "Drinking song for kids", beach goth à souhait avec sa guitare crépusculaire et la voix, toujours plus sublime, de Nielsen déclenche quelques mouvements d’épaule chaloupés. Et on excuse même "Uncle Sam’s a Dick" d’être un peu poussive, bien rattrapée par un joli refrain et des rythmiques toujours aussi chill. Alors, on se revoit bientôt les gars, sans faute ?
Punching Joe
>Ci-dessous les deux titres en écoute. Et je conseille vivement la lecture de l'excellent reportage du LA Weekly cité plus haut + une vidéo qui illustre bien l'article
>Chronique de Are You in or Out ?
>Chronique de Are You in or Out ?
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