Originaires d’Austin, Texas, The Bad Lovers ont égayé notre été grâce à Actin’ Strange, un premier LP brillant et rafraîchissant. Derrière leurs apparats de routiers peu commodes, veste en jean badgée et barbe à l’appui, se cachent en fait des garçons au cœur tendre, aussi à l’aise pour tisser un rock’n’roll exaltant que pour déclarer leur flamme à des pin-up aux courbes généreuses.
Actin’ Strange est un album instantané comme on les aime. Puissantes, fougueuses, fun, touchantes, les chansons des Bad Lovers rayonnent par leur simplicité et leur spontanéité. Il faut dire qu’en termes d’écriture, les Texans n’ont plus grand-chose à apprendre, faisant preuve d’une inspiration, dans chaque riff, dans chaque break, assez bluffante. Ainsi le début du disque saute aux oreilles, enchaînant quatre rock’n’roll songs à un rythme fou. Entre boogie coupé au punk, décontraction power-pop, et garage régressif, la mayonnaise prend instantanément, nous laissant seul face à notre capacité à remuer les hanches et hocher du front en cadence. Ils jouent juste aussi sur la production, celle-ci étant propre et impeccable, pas lisse hein, propre, parce que ces mauvais amants n’ont rien à cacher derrière des saturations.
"Back away from me", live
Après un "Nightlife" intense, nous rappelant fortement les feu Bare Wire, "The Price You Pay" vient titiller la corde sensible et nous faire pleurer des larmes de bière avec son joli refrain. Une chanson aux étonnants accents british ; sensation que confirme "Back Away From Me" qui sonne carrément comme du Libertines. En effet, Actin’ Strange est également très varié, tout en gardant une belle cohérence, et après les fulgurances initiales on ne crache pas sur un slow alcoolisé comme "Playin’ the fool", parfaitement chaloupé et qui permet de respirer un peu. L’album se termine de la meilleure des manières, avec délicatesse, d’abord avec la douce-amer "Pieces", où on retrouve encore une fois un chant flamboyant. Puis avec "You and I", love-song exutoire, ambiance fin de soirée, qui donne envie de s’enlacer pour chanter et postillonner son refrain aussi bête qu’imparable : « You aaaand I will neeeever diiiiiie ».
Ce premier LP des Bad Lovers, un peu comme le dernier King Tuff, est une parenthèse salutaire dans le paysage garage-rock actuel. Les quatre Texans allient parfaitement riffs saignants et sensibilité, balançant 12 chansons évidentes, qui touchent autant les tripes que le cœur. A faire tourner en boucle.
Punching Joe
L'album est paru sur un tout nouveau label texan, Burger City Rock'n'Roll
On peut également le choper sur la boutique de Bachelor Records
L'album en écoute ci-dessous :
Pas mal ça ! Par contre c'est marrant mais parfois j'ai l'impression d'écouter des covers :)
RépondreSupprimerFrank
Y'a de ça, c'est vrai, mais je ne peux pas m'empêcher de leur trouver beaucoup de charme ! Je maintiens qu'ils ont un petit "je-ne-sais-quoi" :)
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