Exposition "Les Monstres Intimes" - Quarks Gallery à l'espace In my room |
Il y a quelques jours, on a poussé la porte de l’espace In my room où la galerie Quarks prend temporairement ses quartiers pour découvrir la première expo française de Kira Leigh Maintanis. On n’a pas du tout mais alors pas du tout était déçu. On vous raconte.
Tout d’abord tirons notre chapeau à cette initiative excitante qu’est Quarks Gallery. S’étant donné pour but de dénicher et de promouvoir de jeunes artistes émergents, avec un attachement particulier pour le renouveau surréaliste, cette galerie itinérante a décidé d’user des possibilités de son temps et d’entrer dans l’ère numérique. Vous pourrez en effet très prochainement naviguer sur son pendant 3D : ici.
Et c’est donc l’œuvre de Kira Leigh Maintanis que Quarks Gallery met à l’honneur en ce moment. L’artiste de vingt quatre ans, tout juste diplômée de son école d’art à Boston, livre avec "Les Monstres Intimes" de véritables petits bijoux pop surréalistes. Un ensemble de dessins, principalement sur papier, comme autant de questions ouvertes par l’artiste sur sa propre identité. Utiliser le terme "dessin" pour qualifier l’art de la jeune femme est d’ailleurs réducteur car il ne rend pas compte de l’impressionnant mélange de techniques qu’elle convoque, celles-ci allant du stylo à la gouache en passant par le marqueur et même le verni à ongle. Et si l’artiste se plaît à mêler les techniques, elle entretient de même un amour pour le choc des univers, n’hésitant pas à juxtaposer des éléments divers et variés : symboles, corps féminins dénudés, personnages de comics etc. On pourrait croire alors que ses pièces relèvent d’un fourre-tout inextricable mais au contraire, ce qui frappe c’est l’harmonie totale qu’elle réussit à atteindre, malgré ce foisonnement de matières et d’objets.
Les illustrations de Kira Leigh Maintanis prennent souvent l’allure de visions organiques. C’est la chair des corps qu’elle étale sous nos yeux. Une chair marquée par les pulsions, par la souffrance et par une certaine dégénérescence. Or si ces visions ont certes un aspect morbide et torturé, elles ne sont pas non pour autant écrasantes et montrent même une certaine légèreté, une fantaisie, sans doute due à l’application pop de la couleur.
Ces pièces nous ont évoqué quelques références hétéroclites pour lesquelles on cultive une certaine affection, allant d’Egon Schiele, avec ses corps de femmes offerts sans pudeur, à Daniel Johnston grand représentant de l’illustration DIY, en passant même par Charles Burns et sa folle exploration des bizarreries physiques. Le tout plongé dans un savant mélange surréaliste avec de nombreux et minutieux détails échappés du délire de l’inconscient. Oui savant, parce que la composition est parfaitement réglée, mais un mélange qui n’en est pas moins sauvage et donc jouissif !
Vous avez jusqu’au 19 mai pour courir au 32 de la rue Rodier dans le 9ème arrondissement de Paris et voir ces merveilles. Mais vous pourrez donc tout aussi bien les découvrir dans vos intérieurs de jeunes gens modernes avec la galerie 3D attendue ces jours-ci…
Hanemone
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