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dimanche 2 décembre 2012

The Babies-Our House on the Hill



"On peut dire que les étoiles étaient alignées. De l’enregistrement jusqu’à la sortie avec Woodsist, tout s’est enchaîné parfaitement, c’était magique." Voici ce que dit Kevin Morby à propos du second disque des Babies, Our House on the Hill. Et on peut dire que la magie est aussi là à l’écoute, tant ce LP dégage instantanément une force de caractère bluffante. 

On a découvert les Babies il y a environ un an et demi, à la sortie de leur fabuleux premier disque. A l’époque, beaucoup les rangeait dans la catégorie «side-project cool», avec d’un côté Cassie Ramone des Vivian Girls et de l’autre Kevin Morby de Woods. Mais difficile de ne croire qu’à un one-shot quand une telle alchimie se dégage. D’ailleurs le groupe lui-même a très vite refusé cette catégorisation abusive. On a donc attendu avec impatience la suite, craignant un peu la perte de cette fabuleuse candeur rock’n’roll, même si on pouvait se rassurer grâce à quelques 45 tours distillés régulièrement.

"Alligator" jouée il y a un an à l'Espace B à Paris


Our House on the Hill est heureusement à la hauteur, et s’il n’atteint pas la fulgurance brute de son prédécesseur, il gagne au contraire en épaisseur et en assurance. Douze titres et rien à jeter. Côté tubes on retiendra "Moonlight Mile", urbaine et rayonnante, ou "Get Lost", sur le fil du rasoir. Deux chansons où les Babies se parent d’un son plus travaillé qu’à l’accoutumé mais qui ne gâche en rien la spontanéité réjouissante des compos. Côté excellentes chansons on appréciera…tout le reste. Certaines possèdent la « patte Morby » avec une écriture abrupte et à fleur de peau. On pense à "Alligator" ou encore "Mean" et "That Boy", faites de pas grand-chose mais terriblement touchantes. Une frontalité qui est souvent adoucie par les touches indie-surf apportées par Ramone, comme sur "See the Country" ou "Baby" (initialement écrite pour son album solo, finalement reporté).

Our House on the Hill regorge d’ambiances et de sonorités multiples mais reste d’un bout à l’autre cohérent grâce à cette personnalité propre au groupe, ce sentiment d’écouter des éternels enfants qui jouent au rock’n’roll "comme les grands", s'éloignant de la posture, des apparats, pour ne capter que l’immédiateté de cette musique. Mais si les Babies ont gardé cette fraîcheur, leur innocence elle s’est envolée au profit d’une lucidité (voire d’un pessimisme) qui se ressent dans la plupart des textes. "There’s no job to pay the rent, there no love to make it better […] life is funny, life’s laught, life is lonely, yeah it’s a drag", c’est ainsi, d’une voix éraillée, que Morby clame ces paroles désabusées qui ouvrent l’album. Finie l’insouciance fofolle donc, reste une musique éclatante et de plus en plus belle, à l’image de "Wandering" qui clôt Our House on the Hill dans une ambiance envoûtante.
Punching Joe
"Moonlight Mile"

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