Même s’il apparaît finalement peu dans ces lignes, l’indie-rock est très apprécié par ici. Récemment est sorti le dernier Dinosaur Jr (Bet on Sky), et si je n’ai pas chroniqué cette nouvelle livraison du trio Mascis-Barlow-Murph, ça ne m’a pas empêché d’en penser beaucoup de bien. Et ouais, les riffs à la fois tendres et grossiers des années 90, c’est aussi mon truc. Alors, c’est avec une joie non dissimulée que j’ai accueilli Cokefloat !, le premier LP des écossais de Paws, qui transpire de tout son être le rock adolescent et décomplexé made in nineties.
Power-trio bien basique, Paws ne fait pas vraiment dans la dentelle. Cokefloat ! se constitue en grande partie de titres instantanés, en forme d’hymnes punk-rock à l’efficacité redoutable. Que ce soit sur le tubesque "Jellyfish", ou "Homecoming" et "Bloodline", ça joue vite et bien, sans vraiment s’encombrer de détails. Il faut dire qu’il y a ce son typique dont la spontanéité balourde et l’insouciance font forcément mouche : guitare à la fois musclée et délicate, basse ronflante et bien sûr caisse claire parfaitement surmixée : les bougres ont compris tout ce qui faisait le charme de l’esthétique sonore du genre. En plus, la production est de leur côté, avec un grain bien épais qui évite aux compos de franchir la ligne rouge les séparant du mauvais goût.
"Jellyfish", live
"Jellyfish", live
Mais il ne faut pas se fier à ce premier degré assumé par Cokefloat ! car le disque possède d’autres facettes. Derrière leurs dégaines dumb’n’dumber, les Paws sont en effet capables d’écrire de vraies belles chansons qui élèvent le disque à un autre niveau. La délicatesse gauche de "Pony" par exemple est très touchante, tout comme la mélancolie irradiante de "Catherine 1956" qui ouvre le disque avec grande classe.
Et, toujours à la manière des bons disques nineties, Cokefloat ! est un peu trop rempli. Il aurait sûrement gagné à n’être composé que de dix morceaux au lieu de treize. Mais bon, c’est la tradition et c’est ce qui fait aussi tout le charme de la démarche, pleine d’envie, de fraîcheur et d’ondes positives.
Punching Joe
L'album, sorti sur Fat Cat Records est en écoute intégrale ci-dessous :
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