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vendredi 19 octobre 2012

Boomgates-Double Natural



Le terme « super-groupe » désigne souvent des projets un peu foireux où des musiciens pleins de bonnes intentions sont incapables de trouver une alchimie une fois ensemble. Je n’ai donc pas envie d’assimiler Boomgates à cette catégorie. Car si le groupe se fonde sur plusieurs membres d’excellentes formations basées à Melbourne (dont Brendan Huntley, frontman d’Eddy Current Suppression Ring, Steph Hughes de Dick Diver ou Rick Milovanovic de Twerps) je vois plutôt leur projet comme la réunion naturelle de potes d’une même ville, ayant simplement envie de faire de la musique. Et c’est probablement grâce à cet humble désir que leur premier LP, Double Natural, est une belle réussite.


On associe toujours assez facilement les disques australiens avec l’été et le surf. Boomgates s’éloigne radicalement de ces clichés et livre un album à la douceur automnale, où une indie-pop légère et parfumée aux feuilles mortes se déploie avec aisance. Dès la magnifique "Flood Plains" inaugurale le décor est planté : deux guitares pudiques s’entremêlent et ouvrent sur une chanson simple et prenante, portée par un duo de voix féminin/masculin complémentaire. L’alliance est d’ailleurs un point fort du disque. D’un côté Steph Hughes dans un style très Sarah Records et de l’autre Brendan Huntley, connu pour son rôle de chanteur possédé et intenable chez ECSR, qui ici se canalise, sans perdre sa gouaille cependant, et offre une prestation tout à fait touchante ("Hold me now"). Un duo improbable mais au sein duquel, tel la Belle et la Bête, la magie opère. 

Sans chercher l’estocade ou le coup de génie, Boomgates construit son album de manière plutôt linaire mais avec une qualité des titres qui a chaque fois fait mouche. Le groupe tisse une indie-pop pleine de personnalité, assumant un côté mature, délaissant au contraire l’imagerie naïve et béate souvent propre au genre. Ils esquissent même des rapprochements avec les Modern Lovers ("Natural Progression"), l'indie 90's ("Cows Come Home") ou le post-punk ("Whispering and Singing") sans s’égarer. Subsiste un disque modeste dans sa réalisation, mais au charme indéniable et réconfortant. Le compagnon idéal pour préparer les longues nuits d’hiver.
Punching Joe
"Natural Progression", live


Sur le web :
-Le disque est sorti sur l'excellent label Bedroom Sucks
-Vous pouvez réécouter notre mix indie-rock australien 

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