Malgré ce titre évocateur, il ne sera pas question ici de célébrer l’œuvre de Nirvana à l’occasion du vingtième anniversaire de Nevermind (oui c’est dommage je vous l’accorde) ni même de parler de Gus Van Sant, de Twilight ou encore de WOW. Mais vous voyez bien où je veux en venir, le point commun de tout ça c’est les d’jeuns, les ados quoi. Et c’est justement le thème qu’a choisi Arts Factory à l’occasion de ses quinze ans pour réunir des travaux d’artistes confirmés ou émergents.
Commençons par le commencement pour ceux qui ne sont pas encore au courant. Arts Factory c’est un projet qui débute en 1996 sous forme d’une galerie dans le quartier des Abbesses à Paris. Les deux fondateurs, Effi Mild et Laurent Zorzin se spécialisent rapidement dans le dessin alternatif et deviennent alors un vrai soutien pour un milieu dont certains artistes sont aujourd’hui connus et reconnus (Pierre la police, Jean Lecointre…). Arts Factory se lance aussi dans l’édition en proposant, entre autres, la géniale collection "dans la marge" avec une idée fabuleusement simple : abandonner un élémentaire petit cahier d’écolier aux mains d’un dessinateur talentueux et attendre le résultat. Le premier volume de la collection est signé par notre ô combien vénéré en ces pages, le papa de l’anti-folk Daniel Johnston. Arts Factory, après un déménagement à Montreuil devient aussi "galerie nomade" en faisant voyager les artistes qu’elle affectionne de lieux en lieux et de villes en villes.
Daniel Johnston |
Et c’est donc sur ce même principe que mardi dernier la vagabonde a pris ses quartiers à l’Espace Beaurepaire dans le dixième arrondissement de Paris afin de fêter son anniversaire. On pourrait résumer la chose ainsi : une super expo dans un chouette endroit. Pas de boum au programme certes mais un sacré plongeon dans le monde de l’eau précieuse et des premiers émois, le tout avec humour et poésie.
Aussi ceux qui habitent ou séjournent à Paris pourront directement se rendre au 28 rue Beaurepaire (attention jusqu’au 8 Octobre seulement !), à deux pas de la place de la République pour admirer les œuvres de Nine Antico, Charles Burns, Danny Steve, Ludovic Debeurme, Véronique Dorey, Daniel Johnston, Kikifruit, Les Frères Guedin, Fanny Michaëlis, Loulou Picasso, Ragnar Persson, Tom de Pékin, Brecht Vandenbroucke… Les autres peuvent commencer à farfouiller sur le net en attendant que l’expo déménage plus près de chez eux ou qu’Arts Factory organise un truc sympatoche dans leur secteur. Notez qu’une rétrospective Daniel Johnston est prévu au Lieu Unique à Nantes début avril avec en prime un petit concert…bande de veinards ! (cela dit je crois que l’expo est itinérante, à vérifier).
Aussi ceux qui habitent ou séjournent à Paris pourront directement se rendre au 28 rue Beaurepaire (attention jusqu’au 8 Octobre seulement !), à deux pas de la place de la République pour admirer les œuvres de Nine Antico, Charles Burns, Danny Steve, Ludovic Debeurme, Véronique Dorey, Daniel Johnston, Kikifruit, Les Frères Guedin, Fanny Michaëlis, Loulou Picasso, Ragnar Persson, Tom de Pékin, Brecht Vandenbroucke… Les autres peuvent commencer à farfouiller sur le net en attendant que l’expo déménage plus près de chez eux ou qu’Arts Factory organise un truc sympatoche dans leur secteur. Notez qu’une rétrospective Daniel Johnston est prévu au Lieu Unique à Nantes début avril avec en prime un petit concert…bande de veinards ! (cela dit je crois que l’expo est itinérante, à vérifier).
Bref revenons à nos ados en crise. L’expo Teen Spirit place en exergue les grands Black Hole Teens du célèbre Charles Burns (par exemple la pochette de Brick by Brick d’Iggy Pop c’est lui), des portraits façon album photos du lycée, en noir et blanc, représentant de jeunes gens aux physiques franchement inquiétants. Touchés par un mystérieux virus, ceux-ci se retrouvent en proie à des transformations de faciès peu communes et carrément dégueux.
Charles Burns |
J’ai particulièrement adoré le travail de Danny Steve qui, comme son pseudonyme ne l’indique pas, est UNE dessinatrice et artiste graphique. Elle présente, entre autres, dans le cadre de Teen Spirit des dessins constitués d’innombrables petits cercles et spirales (faits au stylo si je ne m’abuse) et qui, selon une technique quasi impressionniste, une fois le recul nécessaire pris, forment des paysages, des skateurs en pleine action et autres personnages. Un travail minutieux et lyrique.
Danny Steve |
J’ai bien ri devant les planches des Frères Guedin qui, dans un ton nettement plus graveleux, nous dépeignent les bouleversements corporels des jeunes gens et la rébellion de leurs sales esprits de petits vicelards. Je vous laisse le soin de relever le nombre de phallus incrustés dans ces magnifiques dessins en noir et blanc.
Les Frères Guedin ("les garçons ne restent pas de glace quand Lucie la déguste") |
L’expo Teen Spirit nous permet aussi d’admirer des planches de la bande dessinée Lucille (prix Goscinny en 2006 et Essentiel du festival d’Angoulême en 2007) de Ludovic Debeurm ; mais aussi certaines de la dessinatrice Nine Antico, avec ses héroïnes aux looks un brin rétro et leurs propos hilarants, tout en potins et considérations existentielles sur les mecs. Nine Antico signe d’ailleurs l’affiche de l’expo.
planche de Girls don't cry, Nine Antico |
Au côté des dessins fulgurants de notre Daniel Johnston j’ai aussi apprécié ceux faussement naïfs et enfantins de Brecht Vandenbroucke dont l’apparence gaie et colorée cache une nature génialement glauque. Pareil pour Fanny Michaëlis avec ses dessins crayonnés qui revêtent un aspect doux et sage pour mieux révéler, eux aussi, leurs tournures inquiétantes.
Brecht Vanderbroucke |
Fanny Michaëlis |
Une fois que vous aurez fait le tour de cet hymne à l’âge bête (que je ne vous décris ici que partiellement), vous replongerez vous-mêmes dans vos souvenirs d’ados attardés grâce à une part de l’exposition mise en place par la revue Collection, sous forme d’une présentation « ethno/graphique ». Au milieu de leurs charmants dessins, les acteurs de la revue (Sammy Stein, Julien Kedryna, Marine le Saout, Vanessa Dziuba et Jean-Philippe Bretin) nous offrent un dédale d’objets et de bricoles qui nous rappellent tous quelque chose. Que se soient les cahiers de fans remplis soigneusement d’images découpées dans les magazines, les bijoux immondes achetés comme souvenirs de vacances, les mots échangés avec meilleures amies et autres copines hystériques, les trousses graffées au stylo bic, les vignettes de la série Beverley Hills et même un drapeau à l’effigie des 3T. Mais si les 3T souvenez-vous, les neveux du feu Mickael Jackson ! D’ailleurs c’est tellement la classe de clore un article en parlant de ces trois BG que je n’ajouterai rien…si ce n’est…allez voir l’expo Teen Spirit !
Hanemone
(note de bas de page du 05/10/2011 pour dire qu'en fait, une boum est bien prévue au programme !!! Le flyer est à voir par là : http://pantheone.blogspot.com/ )
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